Emmanuel Ramazani Shadary, ancien ministre de l’intérieur et haut-cadre du PPRD, ainsi que dix officiers de l’armée congolaise sont visés par une plainte relative à des exactions présumées commises en 2017 à Nganza.

La plainte

Elle a été déposée, lundi 03 août au Parquet militaire de Kananga par un collectif d’avocats au nom d’environ 600 personnes qui se présentent comme victimes d’exactions présumées commises par l’armée congolaise dans la commune de la Nganza, en fin mars 2017.

Dix officiers de l’armée ainsi que l’ancien ministre de l’Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadari, sont visés par cette plainte. Pour les avocats des présumées victimes, au regard de leur responsabilité au moment des faits, les personnes visées par la plainte «ne pouvaient pas ignorer» l’ampleur de cette opération.

Les personnes visées

-Général de brigade Assumani Kumba Issa
-Général Mputela
-Colonel Jean de Dieu Mambweni
-Colonel Isaac Safari
-Lieutenant-colonel Mahiga Gaga
-Lieutenant-colonel Mahese Hangi John
-Lieutenant-colonel El Ndajabul Bin
-Lieutenant Vangu Vangu
-Capitaine Charles Mukanirwa
-Capitaine Sakua
-Emmanuel Ramazani Shadary

Le contexte

«Aux dires de nos clients, les 28, 29 et 30 mars sont des jours inoubliables», lit-on dans la plainte rapportée par la radio Okapi. «Il est difficile de concevoir qu’une telle opération [ait été] conduite sans qu’ils n’en soient tenus informés ou sans autorisation préalable», lit-on encore dans la plainte.

Pour Me Albert Nkashama, membre du collectif des avocats, les victimes doivent obtenir réparation. «Les victimes attendent la réparation parce qu’elles ont perdu des repères. Et il n’y a que la justice qui peut retrouver ces repères pour les réhabiliter dans leur droit», a-t-il expliqué.

Les plaignants disent avoir aperçu «des hommes habillés en tenues militaires et, pour d’autres, en celles de la Police nationale congolaise» effectuer «une opération porte-à-porte, visant à procéder au ratissage des membres présumés de la milice Kamuina Nsapu». Plusieurs organisations ont fait état d’exécutions sommaires des civils lors de cette opération menée à la fin du mois de mai 2017.

Acharnement?

Du côté de l’ancien ministre de l’Intérieur, aucune déclaration officielle n’a été faite à ce sujet, mais plusieurs collaborateurs de Ramazani Shadary parlent d’un acharnement au vu du travail abattu par le Secrétaire permanent du PPRD pour ramener la paix au Kasaï.