Après l’intervention militaire internationale en 2011, des combats entre milices rivales ont secoué la Libye. Depuis la chute de Mouammar Kadhafi, de vastes régions du pays sont sous le contrôle de ces milices.
Depuis 2014, une lutte d’inflence oppose les forces gouvernementales au commandant de groupes rebelles, le général Khalifa Haftar.
Mais le conflit interne libyen est devenu entretemps une guerre par procuration, où interviennent des puissances étrangères telles que la France et la Turquie.
Nous nous proposons ici de présenter brièvement les principaux acteurs impliqués dans le conflit en Libye.
Le Gouvernement d’Unité Nationale – Government of National Accord (GNA)
Après le renversement du gouvernement issu des élections législatives de 2014 par les milices islamistes, un nouveau gouvernement dirigé par Fayez al-Sarraj a été créé sous l’égide de l’ONU au cours de l’année 2015.
Le « Gouvernement d’Unité Nationale », mis en place le 17 juin, devait servir de transition jusqu’à l’organisation de nouvelles élections législatives.
Basé à Tripoli la capitale, le GNA contrôle certaines parties de l’ouest du pays. Les forces armées du GNA comprennent le reste de l’armée officielle libyenne ainsi que des milices locales. Il reçoit une aide militaire importante de la Turquie, de l’Italie et du Qatar.
L’Armée Nationale Libyenne (ANL)
Basée à Benghazi, l’Armée nationale libyenne (LNA) est dirigée par Khalifa Haftar, un ancien général de l’armée libyenne.
L’ANL a lancé une attaque sur Tripoli en avril 2019 et contrôle aujourd’hui de larges parties du territoire à l’est et au sud de la Libye.
D’après le Think Tank américain Council on Foreign Relations (CFR), L’ANL serait soutenue par la France, l’Égypte, les Émirats Arabes Unis (EAU) et la Fédération de Russie.
La Chambre des représentants
La Chambre des Représentants est la première chambre du Parlement libyen. Avec les élections législatives du 25 Juin 2014, elle a remplacé le Congrès général national en place depuis 2012. L’actuel président du Parlement est Aguila Saleh Issa.
Après la conquête de Tripoli par les forces du Gouvernement d’Union Nationale (GNA), la Chambre des représentants ne siège plus à Tripoli. Elle déplacé son siège pour la ville de Tobrouk, dans le cadre de la guerre civile de 2014.
L’Armée nationale libyenne (ANL) du général Khalifa Haftar est présentée comme la branche militaire de la Chambre des représentants.
La France
Le 20 juillet 2016, la France a officiellement reconnu avoir des unités spéciales opérant en Libye. Cela s’est produit après qu’un hélicoptère transportant trois « sous-officiers français en Libye » s’est écrasé au cours d’une opération secrète.
Communiqué de presse du #MINDEF @JY_LeDrian : Décès de 3 sous-officiers français en Libye. https://t.co/kgsN9IrV70 pic.twitter.com/CiMITr9GIQ
— Ministère des Armées (@Armees_Gouv) July 20, 2016
En 2019, le journal américain New York Times avait dévoilé que des missiles de marque américaine trouvés dans un camp rebelle d’Haftar à Gharyan (90 km de Tripoli) avaient auparavant appartenu à la France.
Le journal revèle aussi qu’un conseiller militaire français avait démenti l’accusation, selon laquelle ces missiles auraient été livrés au General Khalifa Hafter. Ceci aurait constitué une violation de l’accord de vente avec les États-Unis, et une violation de l’embargo des Nations Unies sur les armes en Libye.
S’agissant de ce parti-pris présumé de la France en faveur de l’ANL du Général Khalifa Haftar, Emmanuel Macron avait affirmé en 2020 qu’il n’en était rien.
Dans le cadre d’une rencontre avec la Chancelière allemande Angela Merkel à Meseberg, il avait déclaré que Haftar aurait notamment débuté en 2019 son offensive militaire contre le GNA en « désaccord absolu » avec la France. Ceci avait été rapporté par le journal allemand Handelsblatt.
En Libye, la France a des intérêts énergétiques. Mais le pays est aussi important pour la France en raison de sa proximité avec le Sahel.
La France est présente au Sahel dans le cadre de l’opération dite Barkhane. Elle lutte aux côtés des gouvernements du Burkina Faso, du Tchad, du Mali, de la Mauritanie et du Niger contre des groupes terroristes islamistes.
La Russie
La Russie opèrerait elle aussi sur le territoire libyen. Selon Nicole Kirschmann, chef du département des relations publiques de l’AFRICOM, 2000 mercenaires russes du Groupe Wagner combattraient aux côtés du général Khalifa Haftar de l’ANL en Libye.
Fin mai 2020, le général américain Stephen Townsend, chef du commandement militaire des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM), déclarait sur Twitter que des avions de combat russes auraient décollé de la Russie pour la Libye, avec une escale en Syrie. Ils auraient été recouverts de peinture « pour masquer leur origine russe », avait déclaré le général américain.
NEWS: Russia deploys military fighter aircraft to Libya
— US AFRICOM (@USAfricaCommand) May 26, 2020
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« For too long, Russia has denied the full extent of its involvement in the ongoing Libyan conflict. Well, there is no denying it now. » – Gen. Townsend
Release: https://t.co/HpLdwUJxcr
Photos: https://t.co/raTal1LKPa pic.twitter.com/dVtsWKPYZ5
Cependant, la Fédération de Russie ne soutient pas officiellement les mercenaires du Groupe Wagner. Elle a apporté un démenti formel aux allégations selon lesquelles, elle tolérerait leur présence présumée sur le sol libyen.
Mais d’après le CFR, Moscou aurait bloqué une résolution des Nations Unies condamnant l’ALN. La Russie aurait par ailleurs autorisé l’impression sur son sol d’une monnaie libyenne parallèle.
La Turquie
L’engagement de la Turquie en Libye semble être motivée par la volonté d’étendre son influence sur la Méditerranée orientale. Elle soutient ouvertement le Gouvernement d’Unité National (GNA).
En janvier, Ankara a notamment envoyé plus d’une centaine d’officiers et deux mille militants syriens en Libye pour combattre aux côtés du GNA.
Les groupes militants islamiques – « L’État islamique » et « Al-Qaida »
La situation confuse en Libye et l’incertitude juridique dans le pays, a favorisé l’émergence de nombreuses milices autonomes. Elles utilisent des branches des organisations terroristes telles ques « l’État islamique » et « Al-Qaïda » pour combattre les deux alliances en rivalité (GNA, ANL), et agrandir leurs zones d’influence.
Les États-Unis
Les Etats-Unis, bien que soutenant officiellement le gouvernement reconnu par le l’ONU, le GNA, ne semblent pas avoir de préférence particulière entre le GNA et le l’ANL. Les préoccupations américaines semblent être surtout d’ordre sécuritaire, et encrées dans la lutte contre le terrorisme international.
Ainsi, les États-Unis ont soutenu en 2016 une offensive contre « l’Etat islamique » à Syrte par des frappes aériennes, et ont continué de bombarder des positions d’Al-Qaïda et de « l’Etat islamique » dans le centre du pays.
En septembre 2017, plus d’une douzaine d’islamistes avaient été tués, selon une déclaration des autorités militaires américaines sur Twitter. L’opération avaient été menée aux côtés du GNA.
U.S. Conducts Precision Strikes in Libya – https://t.co/L7Ec6X5XWW pic.twitter.com/Nb1phYruyU
— US AFRICOM (@USAfricaCommand) September 28, 2017
Très important, je voulais l’intégralité de l’article, pour des raisons de recherche.