Tunisie : Les dessous de l’instabilité politique post-révolution

Tunisie - Les dessous de l’instabilité politique post-révolutionDrapeau de la Tunisie ou bannière sur motif rugueux texture fond vintage (c) Miro Novak via Canva Pro

La Tunisie est un si petit pays, une grande histoire et un peuple attachant. Un peuple qui aime la vie au point de ne pas hésiter à l’offrir rien que pour ses rêves et sa liberté.

L’air de la révolution a soufflé des gorges des jeunes rêveurs, s’est imprégné de l’ambre de leur sang pour peindre cette toile de liberté inachevée, car aussitôt volée et profanée dans la foulée.

Aujourd’hui, dix ans déjà depuis la révolution, les jeunes rebelles tentent encore de recoller les morceaux, les politiciens se querellent pour gagner du terrain et préserver leurs intérêts et les bailleurs de fond suivent la situation de très près pour pouvoir en profiter.

Un rêve qui se brise contre la réalité d’une volonté politique décalée !

Les jeunes qui ont amorcé les feux de la révolution, n’avaient aucune ambition politique, ils avaient juste clamé liberté, dignité et égalité. Ils n’avaient pas hésité à céder le flambeau aux militants politiques pour concrétiser leurs rêves.

Des militants qui étaient pour la plupart incarcérés, exilés ou isolés ce qui n’a fait que raviver leur soif pour le pouvoir et approfondir le gouffre entre leurs idées dépassées et la réalité.

Atteindre le pouvoir est devenu une fin et non pas un moyen. On se demanderai presque si ces militants méritent encore du respect, si le combat qu’il ont mené contre le pouvoir était vraiment justifié.

Une révolution qui a amorcé la démocratisation de la corruption !

Avant la révolution, on connaissait très bien qui monopolisait et détenait si bien les ficelles de la corruption. Aujourd’hui et grâce à la révolution, les Tunisiens connaissent la liberté d’expression pour s’exprimer sans contraintes sur la démocratie des fortunes et la démocratisation de la corruption. Où que l’on regarde, une odeur nauséabonde se dégage. 

Dans le fil de l’actualité, chaque incident ou événement, du plus anodin au plus choquant, cache une affaire douteuse. La Tunisie ne fait que sombrer dans une hypocrisie politique impressionnante : Tous les gouvernements qui se sont succédés depuis la révolution ont pourtant annoncé la guerre contre la corruption et ont contribué à mettre en place un dispositif législatif presque parfait. Mais justement suffisamment parfait pour garantir l’impunité !

Une deuxième république tyrannisée par l’instabilité des gouvernements !

Au nom de la diversité et pour tourner définitivement la page au régime présidentiel, le parlement constitutionnel a soigneusement conçu un régime parlementaire hybride digne du génie Tunisien.

Il a suffi de quelques années pour commencer à prendre conscience que ce régime longuement vanté par ses protagonistes est loin d’être anodin.

En effet ce régime ne peut fonctionner qu’en cas d’accord entre le chef de l’Etat et la majorité parlementaire, chose presque impossible en présence d’un système électoral aussi défaillant. Ce système a été soigneusement conçu pour donner naissance à des inhomogénéités parlementaires frappantes à la suite de chaque élection.

On assiste alors aux coalitions des plus improbables et incroyables jamais basées sur des points communs ou des programmes mais uniquement sur des intérêts purement personnels. 

C’est ainsi que depuis la révolution on a assisté à un défilé de 13 gouvernements totalement improvisées selon les tendances, les circonstances et parfois même selon les humeurs de certains.

Des gouvernements qui débarquent sans programmes, sans perspectives, sans visibilité et sans visions pour commencer sans jamais finir et pour diagnostiquer sans jamais avoir le temps d’agir.

Le changement est une œuvre populaire

Le changement est une œuvre populaire, et la Tunisie regorge encore de possibilités de potentiels cachés. Malheureusement, on peut voler les rêves, piller les ressources naturelles et vendre terre et âme.

Cependant, la jeunesse et le potentiel humain de ce pays constituent la seule et unique richesse insaisissable. Tous ces jeunes vont un jour resurgir de nulle part pour reprendre et reconstruire leur Tunisie. MN

À lire aussi : Répression en Birmanie : La crise expliquée en 15 points

Sois le premier à laisser un commentaire sur "Tunisie : Les dessous de l’instabilité politique post-révolution"

Laisser un commentaire

Ton adresse e-mail ne sera pas publiée.


*