Le Burundi exige de l’Allemagne et de la Belgique la somme de 43 milliards de dollars américains en guise de réparations pour les dommages causés pendant la période coloniale.

Selon Bloomberg, cette décision de l’État du Burundi ferait suite à des demandes similaires de compensation de la part de la République démocratique du Congo après que le roi de Belgique Philippe eut en juin exprimé ses «plus profonds regrets» relativement au passé colonial de son pays au Congo. Après le Congo, c’est donc au tour du Burundi d’entreprendre la même démarche. L’État d’Afrique centrale souhaite par ailleurs que non seulement la Belgique mais aussi l’Allemagne restituent l’intégralité des archives et objets « volés entre 1899 et 1962 », a déclaré jeudi le président du Sénat, Ndikuriyo.

Le décret d’Albert I., Roi de Belgique

En 2018, le Sénat a nommé un groupe composé d’historiens et d’anthropologues pour enquêter sur l’impact du colonialisme dans le pays. Selon Aloys Batungwanayo, historien et doctorant à l’Université de Lausanne, une grande partie des défis politiques actuels du Burundi remonte à un décret du roi de Belgique Albert Ier classant la population en trois groupes ethniques. « C’est ce décret qui a conduit à des conflits au Burundi et dans la région parce qu’une partie de la population a été exclue de la classe dirigeante à cause du décret », a déclaré Batungwanayo.

Les domages

Les autorités burundaises réclament ces compensations en invoquant les « travaux forcés, les peines cruelles, inhumaines et dégradantes », telles que le fouet et la prison, infligés à la population pendant la période coloniale. Le Burundi a été une colonie allemande à partir de 1890. Après la défaite du Deutsches Reich (L’Empire allemand) en 1918, le pays fut mis sous mandat de la Société des Nations (SN). Le mandat fut confié au Royaume de Belgique qui possédait à cette époque déjà le Congo voisin.