Voici le point de la situation des manifestations contre la candidature d’Alassane Ouattara, tenues ce 13 août 2020, en Côte d’Ivoire.

Des manifestations sporadiques ont été observées dans les communes du District d’Abidjan et dans plusieurs autres localités du pays, faisant suite aux appels manifester, lancés par des jeunes de l’opposition, notamment le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), la plateforme politique EDS, proche de l’ex-président Laurent Gbagbo et le mouvement Générations et Peuples Solidaires (GPS) de Guillaume Soro.

À travers ces manifestations, les populations ont fait valoir leur opposition à la candidature du président sortant, Alassane Ouattara, à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. La Constitution ivoirienne, en effet, ne le prévoit pas.

Le ministre de l’intérieur, dans un communiqué du mercredi 12 août 2020, avait interdit ces marches faisant valoir qu’à ce jour, les services administratifs compétents n’auraient fait l’objet d’aucune saisine de la part de formations politiques ou d’organisations de la société civile, car, avait-il déclaré, « les manifestations sur la voie publique sont soumises à des procédures administratives légales permettant de les encadrer et de garantir la sécurité des participants et des populations. »

Manifestation sporadique à Abidjan

À Abidjan, des manifestations sporadiques de groupe de cinq à dix personnes qui incendiaient en milieu de route des pneus avant de fuir à la vue des forces de sécurité. D’autres barricadaient les voies avec des tables ou d’autres objets avant de se voir disperser. Ces faits ont été observés dans les communes de Port-Bouët, Marcory, Cocody et de Yopougon. Sur l’autoroute d’Abidjan-Bassam, des manifestants ont tenté à plusieurs reprises de barricader la voie en brûlant des pneus avant d’être dispersés.

À Cocody, des manifestations de jeunes ont été observées dans le quartier Anono. À Yopougon, des manifestations se sont déroulées dans plusieurs quartiers notamment : Kowëit, Lubafrique et Sideci. La police a usé de gaz lacrymogène pour libérer les voies et disperser les manifestants. Les véhicules n’avaient pas accès à certains endroits de la commune à cause des manifestations initiées par des jeunes se réclamant de l’opposition.

Trois véhicules de la Sotra vandalisés

Le directeur général de la Sotra, Méité Bouaké, déplore des actes isolés de vandalisme. Certains manifestants auraient vandalisé trois véhicules de la Société des Transports Abidjanais (SOTRA), à savoir deux autobus et un véhicule de dépannage, d’après les déclarations de la direction générale de la SOTRA. Aux environs 5 H, des individus se seraient attaqués aux autobus qui tentaient de  franchir leurs barrages érigés sur la voie publique. Dans la foulée, ils ont cassé des baies vitrées et des pare-brises avant de prendre la fuite. La direction de la SOTRA a plus tard de retirer ses autobus de la circulation afin d’éviter des affrontements et d’autres dégâts matériels.

De petits commerces moins protégés ont dû fermer à certains endroits pour éviter que d’éventuelles manifestations portent un coup à leurs activités. Dans le milieu du transport, les activités étaient au ralenti. Plusieurs transporteurs interrogés, notamment les wôrô wôrôs et taxis compteurs, sont restés prudents. Dans l’administration également, la psychose s’est emparée de nombreux travailleurs qui ont dû prendre des précautions. La commune de Plateau en particulier n’a pas connu sa belle ambiance habituelle.