Le président guinéen Alpha Condé, après avoir changé la Constitution sans une nécessité évidente, s’apprête vraisemblablement à briguer un 3ème mandat à la tête de la Guinée. Mais le contesté Alpha Condé n’est certainement pas le seul, ni le premier président africain dans cette démarche qui consiste à se maintenir au pouvoir en modifiant la loi fondamentale de son pays. Plusieurs autres Chefs d’État africains, en effet, l’ont fait avant lui. Qui sont-ils? Nous vous les présentons.
La Guinée
La Constitution guinéenne limitait le nombre de mandats à deux. Mais, l’adoption en début d’année d’une nouvelle loi fondamentale, lors d’un référendum boycotté par l’opposition, permet selon ses partisans à M. Condé, 82 ans, de remettre son compteur à zéro et de participer à la présidentielle prévue d’ici la fin de l’année.
Les Comores
Un référendum constitutionnel renforce en 2018 les pouvoirs d’Azali Assoumani, lui permettant de briguer deux mandats au lieu d’un. Celui-ci est réélu en 2019 lors d’un scrutin entaché de fraudes.
Le Congo
Une nouvelle Constitution adoptée par référendum en 2015 fait sauter les verrous qui interdisaient à Denis Sassou Nguesso de briguer un 3e mandat : la limite d’âge et celle du nombre des mandats. Il est réélu en 2016.
Djibouti
Le Parlement, entièrement acquis à la cause d’Ismaël Omar Guelleh, adopte en 2010 une révision constitutionnelle supprimant toute limitation du nombre de mandats présidentiels. Au pouvoir depuis 1999, Omar Guelleh a pu briguer de nouveaux mandats en 2011 et 2016.
Le Cameroun
Une révision constitutionnelle en 2008 supprime la limitation des mandats présidentiels. Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, est réélu pour un 7e mandat en 2018.
Le Tchad
Une révision constitutionnelle adoptée lors d’un référendum controversé en 2005 supprime la limitation à deux quinquennats présidentiels au Tchad. Idriss Deby, au pouvoir depuis 1990, est réélu en 2016 pour un 5e mandat.
Le Togo
Un amendement à la Constitution fait disparaître fin 2002 la limite de deux mandats présidentiels, permettant à Gnassingbé Eyadéma, au pouvoir depuis 1967, de briguer un nouveau mandat en 2003. Son fils, Faure Gnassingbé, qui lui a succédé après son décès en 2005, a été depuis réélu trois fois lors de scrutins contestés.
La Côte d’Ivoire
Au pouvoir depuis 2011, Alassane Ouattara annonce en mars 2020 qu’il ne se présentera pas à l’élection d’octobre. Il fait investir comme candidat Amadou Gon Coulibaly. Mais celui-ci décède subitement en juillet, et son parti le presse depuis de se présenter pour un troisième mandat. Le 6 août 2020, lors d’une allocution à l’occasion du 60ème anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara annonce sa candidature à l’élection présidentielle, ce en marge de la Constitution de la République de Côte d’Ivoire.
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