Le président sortant de la Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara, a annoncé jeudi, 6 août 2020 qu’il est candidat à l’élection présidentielle, ce que ne prévoit pas la constitution de son pays. Des temps sombres, et une nouvelle période d’instabilité s’annoncent en Côte d’Ivoire.

L’annonce de la candidature

« J’ai la conviction, que par l’engagement et le travail de toutes les forces vives de la Nation, dans l’union et la paix, nous parviendrons à bâtir pour nous-mêmes et pour nos enfants une Côte d’Ivoire meilleure. » « Face à ce cas de force majeure et par devoir citoyen, j’ai décidé de répondre favorablement à l’appel de mes concitoyens me demandant d’être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. Je suis candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. »

Je suis candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. pic.twitter.com/aYVR2tKEih

— Alassane Ouattara (@AOuattara_PRCI) August 6, 2020

« Compte tenu de l’importance que j’accorde à mes engagements et à la parole donnée, cette décision représente un vrai sacrifice pour moi, que j’assume pleinement, par amour pour mon pays. Cette décision, mûrement réfléchie, est un devoir que j’accepte dans l’intérêt supérieur de la Nation ; afin de continuer de mettre, sans relâche, mon expérience au service de notre pays. »

Une candidature en marge de la Constitution

La loi fondamentale de la République de Côte d’Ivoire limite à deux ne nombre de mandats présidentiels. Le Chef de l’État ivoirien, quant à lui, fait valoir que l’adoption de la nouvelle Constitution de 2016 aurait remis les compteurs à zéro. Interrogé, un constitutionnaliste ivoirien rappelle l’article 183 de la constitution actuelle : «la législation actuellement en vigueur en Côte d’Ivoire reste applicable, sauf l’intervention de textes nouveaux, en ce qu’elle n’a rien de contraire à la présente Constitution». Un 3ème mandat à la tête de l’État ivoirien est ainsi de fait anticonstitutionnel, inacceptable et dangereux pour la Côte d’Ivoire.