Cameroun : Le double enjeu de la mise en garde de Maurice Kamto

Maurice Kamto

Le leader du MRC, Maurice Kamto, met le gouvernement en garde au nom du peuple camerounais contre l’organisation de toute élection en cette période de guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et, la réforme consensuelle et effective du système électoral.

Etablis sur la base d’un « dialogue de sourds » entre le gouvernement, l’opposition et la société civile, le président du MRC relève que le code électoral de 2012 présente de nombreuses lacunes qui rendent l’ensemble du système électoral camerounais imparfait. Ce code électoral ayant été établi sans consensus dans sa préparation et son adoption à l’Assemblée Nationale doit être réformé.

De la nécessité d’une réforme concertée

Evoquant les différentes interventions des Organismes tels que l’Union Africaine et le parlement Européen, les recommandations au regard du déroulement des dernières élections vont dans le même sens. Il est question d’un engagement politique inclusif visant à promouvoir les réformes politiques juridiques et électorales afin de consolider la démocratie, la gouvernance, la paix et la stabilité ; et aussi de renforcer l’indépendance d’ELECAM et sa conformation avec les dispositions de la charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance.

Le parlement Européen en sa loi no 9 de la résolution 2019/269 (RSP) sur le Cameroun voté le 18 Avril 2019, exhortait le régime camerounais à  « bâtir une véritable démocratie représentative et vivante… ». Des recommandations qui au constat du Pr. Maurice KAMTO sont tombées dans les oreilles de sourds.

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L’Organe de gestion des élections pour sa part en a aussi appelé à une réforme du code électoral. De cette réforme, semble-t-il, découlera la stabilité socio-politique du Cameroun.

Le pari de la démocratie pour les régionales

L’on se souvient encore de l’appel au boycott des dernières élections législatives et municipales de février 2020 lancé par Maurice Kamto. Cela n’a pas empêché le déroulement des élections sur toute l’étendue du territoire. Le corps électoral a toujours à cette occasion brillé par un fort taux d’abstention. Les élections dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest ont été contestées, mais pas annulées.

Annoncé depuis la fin des élections couplées, Paul BIYA déclarait : « Bientôt nous aurons, quand les élections municipales ont pris fin, les élections des conseillers régionaux. C’est un grand pas vers une démocratie plus développée ». Le leader du MRC dans sa sortie décisive veut couper l’herbe sous le pied du régime avant que le corps électoral ne soit convoqué. Cette dernière étape prévue dans la constitution de 1996 entend accélérer le processus de décentralisation d’une part, mais aussi mettre fin à la crise dans les régions anglophones.

Le leader du parti de la renaissance dans cette sortie décisive espère cette fois avoir l’adhésion des camerounais de tout bord à  son slogan «  Zéro élection sans la fin de la guerre civile au NOSO et la réforme consensuelle et effective du système électoral ».  Pour cela, il appelle les camerounais à se mobiliser pour empêcher par tous les moyens pacifiques, la tenue de toute nouvelle élection, à commencer par les élections régionales en préparation, avant la fin de la guerre civile dans les régions anglophones et la réforme consensuelle et effective du système électoral.

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