Pendant que certains chefs d’Etats africains brillent par leurs adresses constantes à leurs populations en cette période de pandémie du Coronavirus, au Cameroun la donne est toute autre. Le Président camerounais, Paul Biya, est aux abonnés absents.

Selon un adage populaire, la parole est d’argent et le silence est d’or. Cette assertion est d’autant plus pertinente en contexte Camerounais que l’on peut bien se demander la finalité d’une telle attitude. L’absence du président camerounais a fait l’objet de nombreux traitements dans les rédactions tant au pays qu’à l’étranger.

Une marque déposée présidentielle

Présumé vainqueur des dernières élections de 2018, le président Paul Biya n’a pas du tout bouleversé ses habitudes politiques. Jadis, l’absence du président de la République de la scène médiatique n’étonnait plus vraiment les camerounais. Pour certains d’entre eux, il s’agissait là d’une marque déposée de l’octogénaire au pouvoir; ce qui faisant à leurs yeux preuve de sagesse et de clairvoyance conduisant à des prises de décisions nécessairement rationnelles et efficaces.

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Malgré cette absence, pensaient-ils, le nombre de décrets, d’ordonnances et de télégrammes émis par Paul Biya en disaient forcement long sur son implication dans la vie politique du pays. L’avis fut toujours tout autre pour ceux qui déjà en avaient ras-le-bol de cette gouvernance « à distance » dans laquelle ils ne sentaient pas la présence du Président. Ils imputaient volontiers cet état de chose à l’âge avancé de Paul Biya qui, selon eux, n’avait plus la vigueur de sa jeunesse et, de fait, devait constamment prendre soin de sa santé dans les hôpitaux occidentaux.

Une absence publique

Avec une économie très marquée par l’informel, la distribution et la vente de services, le Cameroun est aujourd’hui loin d’atteindre ses objectifs d’industrialisation tant promus par les discours présidentiels. Une situation exacerbée par la crise sanitaire actuelle qui affecte toutes les couches économiques et sociales.

Et pourtant, le président de la République brille par son absence. Son « action » est mitigée à la sauce de nombreuses « mesures » à distance, d’ordonnances et décrets pour, selon la version officielle, amortir les chocs dans les différents secteurs d’activité. Ce type de gouvernance fait une du paysage camerounais une particularité. Ces sorties par supports informatifs nourrissent les débats télévisés et la presse. Et désormais, les camerounais s’interrogent publiquement : OÙ EST PAUL BIYA ?!