Christopher Fomunyoh : un Gentleman mendiant de la paix

Christopher Fomunyoh - un gentelman mendiant de la paixChristopher Fomunyoh - Source : Halifax International Security Forum/Wikipedia

Christopher Fomunyoh est un camerounais entêté. Il veut la paix dans son pays natal, dans les Régions anglophones, et ne se cache pas pour le marteler. Ni le gouvernement, ni les séparatistes anglophones ont pu venir à bout de cet homme téméraire.

Mais Christopher Fomunyoh n’est pas un « crieur ». Son approche n’est pas belliqueuse. Ses méthodes sont au fond celles d’un « old-school-gentleman ». Il se montre assidu dans l’écoute de l’autre, même lorsque celui-ci exprime un point de vue contraire au sien.

La crise dans les Régions anglophones du Cameroun

C’est à plus d’un titre qu’il s’engage dans la résolution de la crise dans les Régions anglophones du Cameroun. Chritopher Fomunyoh est certes directeur régional pour l’Afrique au « National Democratics Institute for International Affairs » (NDI). Et cette fonction lui accorde certainement une vue de hauteur sur le problème. Mais il est lui-même natif de cette partie du Cameroun en situation de guerre civile depuis 2017. Il est donc de ce fait bien instruit de la question anglophone au Cameroun.

Réfugiers camerounais des Régions anglophones du Sud-Ouest et du Nord-Ouest

Il connait donc le fond du problème. Et ses propositions de solution à la crise demeurent stables. Pour lui, seul un dialogue sincère entre le gouvernement du Cameroun et les séparatistes anglophones permettra de mettre fin au conflit. Mais un retour à la paix, selon ses vues, devra débuter par un cessez-le-feu.

« Le sang des Camerounais a assez coulé. Il faut arrêter l’hémorragie« 

Dans une interview accordée au journal camerounais « Mutation », il met en évidence l’urgence pour les deux parties d’adopter une posture d’humilité. Pour lui, le gouvernement et les séparatistes devraient se rendre compte de l’inutilité de cette guerre. 

Il s’inscrit par ailleurs en faux contre les gestes symboliques du gouvernement. Il affirme que ces gestes rechercheraient plus la complaisance des instances internationales qu’une véritable paix durable.

« Je n’exclus pas non plus le fait que certains qui, dans la précipitation d’hier, pensaient pouvoir aller mater ou, pire encore, ‘écraser’ les concitoyens dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest — alors que ceux-ci portaient des revendications et des griefs tout à fait légitimes — commencent à se poser des questions sur le bienfondé de cette guerre.« 

Christopher Fomunyoh en larmes en évoquant la crise anglophone lors de l’émission « La vérité en Face » sur equinoxe tv – source : YouTube-screenshot

Christopher Fomunyoh sur la question de l’alternance démocratique au Cameroun

En dehors de la guerre dans les zones anglophones, le Cameroun fait face à une crise institutionnelle. Le président Paul Biya est en effet complètement invisible sur la scène politique. Et la question de la vacance du pouvoir présidentiel est désormais abordée publiquement.

« Le gré à gré ne passera pas au Cameroun« 

Des informations relayées par Maurice Kamto, le leader camerounais de l’opposition, font état de la préparation d’une succession non-démocratique à la tête du pays. Il serait notamment question d’une éventuelle modification de la Constitution ou d’une autre voix non-populaire. L’enjeu serait d’imposer aux populations celui ou celle qui devra succéder à l’actuel président, Paul Biya.

Sur cette question, Christopher Fomunyoh est formel : « Le gré ne passera pas au Cameroun » affirme-t-il. La crise camerounaise, soutient-il, est aussi une crise de confiance entre populations et gouvernants.

Christopher Fomunyoh – Maurice Kamto (MRC) – Source : Facebook-screenshot

« Ça se voit que le Cameroun d’aujourd’hui est l’ombre de lui-même, et donc les principaux concernés ont le devoir et l’obligation de démultiplier les crises au lieu d’allumer d’autres foyers de tensions« 

Une telle démarche, selon lui, poussera le pays dans une nouvelle crise. Et une telle crise sera une de trop.

Le militant pour la démocratie en Afrique

Mais Christopher Fomunyoh n’est pas seulement engagé au Cameroun, son pays natal. Son poste de directeur pour l’Afrique au « National Democratic Institute for International Affairs » lui fait parcourir d’autres pays africains. Il conseille et assiste notamment la société civile tout comme les États dans le processus de démocratisation des institutions politiques en Afrique.

Christopher Fomunyoh en compagnie du président du Niger, Mahamadou Issoufou – Source : Screenshot – Facebook

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La rédaction

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